mardi 15 mai 2018

Le début de saison vu par Kevinou

Les aventures de « Mon Bébé et Tonton JJ »
Bonjour tout le monde,
Encore un grand merci pour ce super week-end…et pour le titre !
Ce fut une très belle régate avec des superbes conditions, une magnifique organisation…mais bon je ne vais pas redire ce qu’a déjà évoqué Monsieur le Président… N’étant pas coutumier des discours, j’ai oublié de vous dire que le mérite revient surtout à Jean Jacques : « El Campeone Francès », comme l’appellent les espagnols…et ça aurait été bien qu’on le félicite tous pour l’ensemble de son oeuvre !
¡ « Valé » ! Ces bons résultats et ce trophée nous motivent vraiment pour les prochaines épreuves et c’est pour cela aussi que je voulais vous remercier, vous les adhérents du Snipe, dont je fais partie à présent, pour votre participation aux frais de ces réjouissances qui nous attendent. Et puisque vous êtes notre meilleur sponsor, et parce que vous êtes sympas aussi il faut le dire, alors je vous propose en retour, à travers quelques billets, d’embarquer avec nous pour suivre les aventures de « Mon Bébé et Tonton JJ » !
Mon Bébé on ne le présente plus. La bateau de Jean Jacques, « The dériveur » : Le Snipe, un Person optimisé, approuvé, rodé, un mât réglé au poil de phoque près et un foc qui prend tout le monde au près ! Et en plus il adore prendre la route pour aller voir les copains ce petit bolide…
JJ, c’est Jean Jacques. On ne le présente plus non plus, et quand je dis taiseux c’est qu’il ne s’encombre pas de paroles inutiles…c’est borde, ou choque ! On est équipiers depuis un an, on s’est rencontrés à l’endroit où naissent les voiles qui ont rempli le podium. Ça fait 40 ans qu’il navigue, mais pas en short avec une ligne à la traine, non, lui c’est combarde et bottillons ! Vous l’aurez compris, on ne la lui fait pas, s’il vous dit TOCAR !...c’est qu’il a raison…
On est arrivé entrainés au « National », on a fait deux régates en Espagne qui furent à elles seules de sacrées aventures et qui valent leur pesant de bouts…de mots… Alors je vous propose en attendant les épisodes du Portugal, et peut être de la Finlande, un résumé de ce qui s’est passé à Marin et Valence.
Episode 1 : Marin, Galice
JJ son truc c’est rouler la nuit...bah oui il y a moins de monde. Seulement quand il y a 8h30 de route, tu devines que le lendemain tu ne seras pas très frais. Après tout, ça fait partie de la régate et on peut dire que le pavillon orange est hissé. Alors le rituel c’est un plat de pâtes, et pas de départ avant 21h…pour être sûrs qu’il fasse bien nuit!... Il est mélomane JJ, alors on écoute la musique, plutôt du rock et on se fait des « Blind Tests ». On s’accorde une sieste tout de même : 3-4 heures sur une aire d’autoroute, ça vous fait aimer la nature...
Mais ce qu’il ne m’avait pas dit, puisque je ne lui ai pas demandé, c’est que le lendemain nous arrivions dans une base militaire au bord de l’eau ! Trop classe les bâtiments, on est hébergés au-dessus du restaurant et du bar, il y a une place réservée pour Mon Bébé sur le ponton au milieu des soixante autres embarcations, le top quoi ! Ça nous met dans le bain, dans tous les sens du terme, puisque comme tout champion qui se respecte JJ veut aller inspecter le terrain de jeu. Et comme tout champion qui ne se respecte pas…une bonne cuite ensuite au Gin Tonic et là, on est dans la course !...
Le lendemain, au départ, une ribambelle de grosses pointures : du champion du monde en veux-tu en voilà, du sympa du pas sympa, y’a de la gagne dans l’air… Première manche on est bien, un bon départ, on
est resté dans le premier paquet et on a fini 9ème. Pour une reprise ça va, il y a un peu de vent c’est bon pour des poids lourds comme nous…sauf mon Bébé bien sûr, qui lui est à la jauge…comme le jaune est au pastis !
Deuxième manche, le vent baisse, on va moins vite, et surtout moins vite que les autres. Ce n’est pas un tribord qu’on se paie à chaque fois mais une flottille ma parole ! Là on finit 24, moins bien. Le temps de revenir au « bateau comité »…il y a un orage qui se lève et qui couche une bonne partie des canots. Il y a même un mât qui casse, et nous ne sommes pas épargnés non plus ; l’écoute m’a glissée des mains… « Eh merde » comme dit JJ : on a joué à chat échaudé craint l’eau froide !
A l’issue de la première journée on est 14e au classement général. On ne s’en sort pas trop mal ! S’ensuit l’apéro dinatoire du club, avec devinez quoi, un stand Gin Tonic ! Ah là on les reconnait les champions !... Le lendemain je me rappelle qu’on a attendu avant le départ pour manque de vent. On a fait 7ème et 27ème aux deux premières manches mais surtout ce dont je me souviens c’est qu’on était en tête sur un bord à la dernière...pour finir 5ème ! Là c’était sympa de n’avoir personne devant, on se serait presque pris pour Kate Winslet dans le film éponyme du paquebot qui n’a pas fini sa transat...
Fin de l’épreuve par un petit tour à la remise des trophées avant de partir, on est 9ème au CG et on manque d’une place la coupe du 3ème master. On s’y prend vite à ce petit jeu de la compète. Parmi toutes ces stars du Snipe il y avait Alex, le plus brésilien des hollandais, le seul mec payé pour être équipier…quand même ! Il n’est pas avare de conseils et je retranscris cet enseignement du maître : « une bonne préparation passe par du vélo et du yoga ». A bon entendeur salut ! On dit au revoir et c’est parti pour une nouvelle nuit de folie : la radio qui déconne, la pluie dans le brouillard et l’autoroute fermée par tronçons…on est rentrés à pas d’heure et il bosse lundi JJ le barreur!
Episode 2 : Valence, province de Valence
Moins de 4 jours se sont écoulés depuis notre séparation, un plat de pâtes et puis c’est reparti ? Oui car c’est bientôt la nuit ! Une meilleure route, Rock FM (dites éfémé) à fond, des stations-services remplies de tapas : c’est mieux pour un road trip… Le lendemain on a rdv avec Marion et Jeannot « les Légendes », bon présage ! Comme d’habitude le jour avant la course il y a un repérage, une vérification du matériel, tout est bon alors : Gin Tonic !…et paëlla …
Au départ de la première manche, encore du beau monde ! Un peu les mêmes têtes que le week-end d’avant mais les équipages ont changé, les voiles aussi…ils se règlent les gars, ils se cherchent ! Pour JJ la force tranquille c’est tout trouvé : c’est de la bouée qu’il faut partir !... On y est plutôt tranquille, la ligne de départ est longue, je crois qu’ils attendaient plus de monde. Quoiqu’il en soit au coup de klaxon ça fait déjà 20 secondes qu’on fait du largue ; la machine est lancée, on passe la ligne à toute berzingue et personne ne nous a jamais rattrapés !... High five : première victoire !...c’est la joie !
Je demande à JJ : « C’est quoi le programme? La même manche?! - Non on va plutôt passer la ligne au bateau comité avec les autres. » Sauf que là nous sommes nombreux, c’est-à-dire une bonne trentaine... Ça a moins bien marché pour nous forcément. M’est revenu à l’esprit un autre conseil d’Alex qui n’est pas là cette fois-ci : toujours être dans « le clear wind ! » On finit 10ème et on décide alors d’appliquer la première stratégie gagnante pour la troisième course…on retourne à la bouée. Et ça a payé !...puisqu’on a fait toute la manche loin devant juste avec les champions du monde juniors qui ont réussi à nous doubler à la faveur d’un refus sur le dernier bord. On finit 2ème !
Au classement général de la première journée on est premiers !...à égalité de points parfaite mais avec une meilleure dernière manche, il fallait la connaitre cette règle ! Trop cool Tonton JJ, il a posé notre style de gaulois à la réunion de famille des Latins !
Le lendemain il y a plus de 22 noeuds alors le comité annule et nous on se rabat sur l’aquarium…premier d’Europe et quatrième plus grand du Monde, une merveille ! Le soir repas en ville, on est invité avec tous les participants de la régate par le club dans un resto bien sympa ; on se fait « mettre en boîte » pardi, ils voulaient filer la « cuenta » des 70 couverts aux premiers…mais nous ne sommes pas des banquiers !
Troisième et dernier jour, le vent fait la grasse mat’ et on attend 2 heures sur l’eau. Comme dit Jeannot, la montre joue en notre faveur… Et là il arrive de la terre, costaud et instable. On prend un bon départ on est dans les trois premiers. Puis à la bouée au vent, changement de parcours, les cloches sonnent je ne comprends rien et je m’emmêle les pieds dans l’écoute ! On ralentit et forcément des gros malins viennent s’amuser à nous couper le vent ; et quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre ! Si bien qu’on ne peut pas les semer sur le bord au portant et qu’un d’eux fait même une faute à la bouée en nous barrant le passage ! TOCAR LA BOLINA !!! Je peux vous dire qu’il l’a entendue celle-là ! Pas content le JJ…et il n’a même pas réparé ce toquard !!!
Mais le plus beau reste à venir : c’est à la même bouée, au tour d’après, et alors que JJ la causette discute le bout de gras avec « Chépaki », que j’en oublie ce que je dois faire puisque la ligne de commandement est rompue ! Et oui je n’ai que mon étoile jaune de dériveur et je ne fais qu’appliquer les ordres du capitaine… Alors c’est vrai qu’on a l’air un peu bête avec un tangon quand on arrive au bord de près... Si le principe de la régate c’est de faire moins d’erreurs que les autres, je propose qu’on applique un « coefficient de bourde » car celle-là nous a fait perdre 10 places d’un coup ! On n’en a récupéré qu’une…pour finir 12ème, ça craint !!!
Le vent forcit et siffle dans les agrès : changement de parcours. On passe à un « triangle olympique », j’en ai fait un une fois je crois…mais qu’est-ce que ça va vite ! Les bords au largue sont dantesques…on se serait cru dans une course de bolides à la Star Wars tellement que les bateaux légers partaient en planning et doublaient tout le monde ! Les yeux rivés sur mes penons je n’ai pas pu assister au spectacle et n’ai à vrai dire pas tout pigé à ce qu’il s’est passé, notamment quand j’ai pris la bôme dans la tronche… « On s’en fout de la casquette !...s’esclaffe un JJ stressé à l’idée de laisser les manettes du réglage à un novice comme moi…
Neuvième à cette manche ! Au classement général on finit 5ème…et c’est Tiago qui gagne !... On s’est quand même bien régalés, et j’ai l’impression d’avoir acquis de l’expérience…à moins que ce soit le bip qui résonne dans ma tête depuis ma première Tabarly !… On ne tarde pas trop et reprenons la route : match retour. On se prend une glace comme à notre habitude bien qu’il va falloir sévir si on veut faire honneur à nos sponsors, et se hisser à un niveau mondial de vieux…voire d’européens facétieux !
Et ce sont donc 10 jours entre ce petit récit et nos retrouvailles au Havre qui se sont passés. Comprenez mieux les bords « too fast », pour reprendre Peter, qu’on a pu avoir au large de Sainte Adresse… Félicitations à lui et à vous tous, et surtout à la famille Romain pour son accueil et cette charmante tradition qu’est l’organisation de régates au Havre depuis les années 60...bien avant que je sois né moi aussi !... Dans un pur esprit Coubertin, et pour ceux qui veulent progresser, je tenterai de faire suivre les bons tuyaux des « Boss du Snipe » comme on en fait ailleurs aussi…
Voilà ainsi le format journalistique du sport que je vous propose de suivre en presque direct depuis Villamoura dans un peu plus d’un mois, j’espère que vous pourrez vous aussi profiter de « comment on s’éclate avec tonton JJ et…mon Bébé ! »
A bientôt,
Kévin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire